mardi 13 janvier 2009

la peur: ennemi ou moteur?

Il y a une semaine, j'ai litérallement "bloqué" sur une émission sur la 5 qui s'intitulait "6 milliards d'autres". Une maginifique expérience humaine pour tout journaliste qui se respecte. 5 ans de tournage, 75 pays, 5000 interviews d'êtres humains qui traitent des mêmes sujets existenciels: la peur et le sens de la vie.

Inutile de dire que personne ou presque ne connaissait le sens de sa vie. On ne se pose hélàs, jamais la question. Ce monde de fou, capitaliste à outrance ne nous permet plus de spiritualité...on ne se pose plus la question du "pourquoi vit on?" , "pourquoi meurt-on?", l'homme est devenu un animal exclusivement social qui ne vit que dans un monde virtuel: celui de l'argent et des paillètes...et après? quand on y pense tout est si vide de sens, on ne sera passé que sur cette terre pour ne rien y laisser, pas même des choses négatives, juste du superficiel...vous ou un autre etre humain qui meurt, jeune ou vieux, finalement c'est juste un être humain de moins sur ces 6 milliards d'habitants, un bras en moins pour aider à capitaliser encore plus, une bouche en moins à nourrir...un être qu'on pleure finalement peu puisqu'aujourd'hui nos sociétés ne nous laissent même plus le temps de pleurer nos morts...tout doit se faire vite pour ne pas perdre de temps...le temps cette fiction de l'homme qui aujourd'hui nous plombe littérallement nos journées et toute notre vie.

Combien de fois nous nous sommes dit au moins une fois " si j'avais le temps, je voyagerai" "si j'avais de l'argent je ferais ca", nous sommes des êtres qui vivont au conditionnel, rien nn'est concret tout est fictif...comme des drogués, nous nous plongeons dans notre bulle, nous nous réfugions dans notre monde au ralentit, trop peur d'affronter la dure, très dure réalité. Nous avons oublié le vrai sens de la vie, les vraies valeurs humaines, même les raports humains sont faux, intéressés, calculés...c'est donnant donnant ou rien...SOS amitié n'a jamais autant marché que dans notre siècle...une vraie misère humaine qui ne réside pas seulement dans une société que nous avons contruite entièrement de nos mains et qui ne nous est pas adaptée, mais aussi dans la peur de l'autre. Qu'est ce que nous sommes trouillards!!! Nous avons peur de tout: de la vieillesse, premier passage avant la mort, de la mort, des autres qui nous nuient plus qu'ils ne nous font du bien, de la souffrance, de l'amour parce qu'il conduit inévitablement à la souffrance, et nous souffrons paradoxalement de l'individualisme et du vide que représente parfois nos vies.

Nous n'avons plus d'ideaux...plus personne en qui croire, plus de leaders, plus d'espoirs, plus l'espoir d'une humanité en évolution. Où sont les che guevara? les cohen bendit? les lénines? ( même si la suite est loin d'être brillante?) la religion est redevenue l'opium du peuple, notre seule échappatoire vers le spirituel, ce qui donne parfois des abus et des régressions. Nous sommes spirituels, l'être humain a besoin de savoir d'où il vient, il a été fait pour se poser des question sur le sens de sa vie, c'est le seul être qui a conscience de sa fin...et que faisons nous? Nous nous entretuons et nous passons nos journées à être abrutis par des divertissements plus débiles les uns que les autres, nous ne lisons plus, nous ne croyons que ce que nous voyons, autant dire que nous ne croyons donc qu'à la télé, nous ne nous posons plus de questions...nous sommes devenus bêtes et méchants et nous avons renoncé à être meilleurs. Nous nous contentons de notre petite vie qui se résume à se marier pour avoir un écran plasma chez soit... nous nous contentons de souprirer lorsque nous avons à faire à des injustices, nous ne voulons plus voir que le monde souffre, nous nous foutons pas mal que notre "ami"ait mal parce que "chez nous c'est encore pire', nous sommes devenus des robots...parfois, dans des moments de grande solitude, où j'ai l'impression d'être vraiment seule au monde, j'envie les animaux avec leur code d'honneur...nous avons finalement beaucoup à apprendre d'eux. Chaque espèce respecte le petit, fait violence quand il se sent attqué et seulement dans ces cas la...il existe evidemment des hierarchies et des souffes douleurs mais ceux ci ont plus de consideration pour leur meute que nous n'en avons pour les notres.

Après il y a la peur selon chacun. En Afrique, la peur de l'autre, de l'homme est récurente. Du Darfourd au Rwanda, l'homme est un loup pour l'homme. Il est vrai qu'à travers ces témoignages du monde entier on se demande pourquoi nous pouvons être si cruels les uns envers les autres à cause de choses futiles: la terre, la religion, la richesse...nous allons tous mourir un jour et ces choses là ne paraitrons plus si importantes pour nous, que cela soit "la haut" ou "en bas", si cela existe...
l'homme a peur de cette grande inconnue qu'est la mort. Encore plus pathétiquement que lors des siècles passés. Nous n'accompagnons plus nos vieillards vers l'autre vie. Nous préférons les doper à coup de crèmes antirides et de les cacher dans des mouroirs. ils gênent, ils nous rejettent au visage ce que nous serons tous un jour et que l'on veut trop oublier. L'immortalité n'est pas de ce monde et l'Occident l'oublie plus que les sociétés dites "sous développées" qui finalement cotoient la vie comme la mort comme quelque chose d'intrasec, propre à la nature humaine. Certains se résignent, d'autres l'acceptent, ce qui diversifie autant les peurs, ces peurs dans notre monde.
Peur de l'inconnu, nous sommes tous confrontés un jour devant un choix de vie: quel chemin prendre? où cela va t-il me mener? ais je raison?
Cette peur se révèle être un frein pour beaucoup de personnes qui préfèrent ne pas affronter ces choix et se contenter de ce qu'ils ont, c'est le premier des réflexes humain. Au moins même si on n'est pas heureux, on sait à quoi on a affaire...envoyer tout balader du jour au lendemain, c'est autre chose...dans ce cas la peur devient un moteur, on réalise qu'on a qu'une vie, qu'on ne veut pas la gacher et on se lance dans le vide. Très peu regrettent leur choix une fois que cela est fait mais cela représente souvent un prix à payer, parfois cher payé. Comme je vous l'ai dit auparavant tout est donnant donnant.
Jamais je n'ai vu autant de personnes avoir aussi peur de l'engagement, et paradoxalement, avoir aussi peur d'être seul.

Les filles comme les garcons de cette génération veulent de la chair fraiche, consommer à tout va, sans réfléchir...quand certains d'entre eux veulent renoncer à cette vie plus déstructrice que constructive, et loins de moi l'idée d'une morale, ils ne trouvent rien ou mettent un temps considérable à le trouver. Serions nous plus exigeants? Est ce que le côté matériel n'a pas primé sur les qualités physiques ou psychiques de la personne en face de nous? quoi qu'il en soit, ce monde de communication est tout sauf communicatif, il est plus axé sur la promotion et la publicité que sur les qualités intérieures. Nous sommes des CV en chair et en os, mais que pensons nous rélement à l'heure de s'engager? qui s'interesse aux multiples déceptions auxquelles nous nous affrontons tous? on ne sait pas, on ne sait plus...pour trouver chaussure à son pied, il faudrait presque un mode d'emploi.

Où va le monde? Malraux disait justement "le 21e siècle sera spirituel ou ne sera pas", il ne l'est pas...et pourtant de Buenos air à Katmandou, nous avons les mêmes peurs, parfois les mêmes épreuves et souvent les mêmes réflexions. Je vous conseille de le voir vivement, pour les pessimistes comme moi, cela redonne de la crédibilité à l'humanité.

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