Youssef Lahlou, portfolio manager chez Silk Invest
Entre Londres, Dubaï, Le Caire et surtout Casablanca, Youssef Lahlou, portfolio manager, travaille, depuis un peu plus d’un an, en tant que détaché pour Silk Invest, «la route de la soie», une société londonienne d’investissements, dont les cibles majeures sont les entreprises cotées en Bourse dans les pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Après des études aux Etats-Unis et à Londres, ainsi qu’une expérience professionnelle de 3 ans au Maroc, il nous raconte son étonnant parcours, parfois difficile, mais qui, néanmoins, lui en aura beaucoup appris. Après un premier cycle universitaire en Finance et en commerce international aux Etats-Unis, plus précisément en Arizona, Youssef Lahlou s’envole pour Londres en 2004, sur les conseils avisés d’un de ses professeurs.
Accepté à la LSE, London School of Economics and Political Science, il y passe un an, le temps de finir son master. En 2005, il décide de rentrer au Maroc, faute de pouvoir bénéficier des avantages de la nouvelle loi de 2006, autorisant les étrangers à chercher un emploi un an après leurs études. Il intègre alors une société de Bourse marocaine où il passe 3 ans. Une expérience intéressante et laborieuse selon lui: «Je ne connaissais pas la mentalité marocaine au travail. On m’avait conseillé de rentrer car le Maroc se développait au niveau des investissements, néanmoins, en interne, l’évolution était relative». La réadaptation est donc difficile.Toutefois, après 3 ans dans ce milieu, Youssef Lahlou admet avoir beaucoup appris et ne regrette pas pour autant cette expérience, car c’est grâce à elle qu’il a intégré Silk Invest, un an après. Ce fut un pur concours de circonstances.
La rencontre avec Bekkali, un Néerlandais d’origine marocaine et ancien directeur de Fortis, qui cherchait des contacts pour des opportunités d’investissement au Maroc, sera décisive. Il lui propose de travailler pour sa société Silk Invest quelques mois plus tard en tant que détaché au Maroc. La société, fondée en plein temps de crise, avait peu de chances de percer. Concurrent direct d’autres fonds d’investissements tels que ceux de Morgan Stanley et d’UBS, l’entreprise a choisi pour stratégie de recruter des gestionnaires de fonds indépendants et connaisseurs de leur marché respectif dans leur pays d’origine en Afrique et au Moyen-Orient, afin de suivre l’évolution de ces marchés sur place. Une tactique originale qui leur a valu de nombreuses distinctions l’année dernière telles que le Best African Investor ou encore le Best African Fund à New York et en Turquie. Depuis son succès, la firme a d’ores et déjà développé d’autres fonds d’investissements tels que l’obligataire et prévoit un quatrième fonds-capital risque dédié à l’agroalimentaire pour le premier semestre 2010, au plus grand bonheur de Youssef Lahlou. «J’ai l’avantage de collaborer avec des étrangers au sein d’un pays que j’aime malgré ses imperfections. II est déjà sur la bonne voie, mais il faut avant toute chose réduire le nombre de formalités administratives pour ouvrir une société au Maroc ou pour y investir. En Tunisie, le délai des formalités est de quelques jours, alors que chez nous il est de plusieurs mois, ce qui décourage certains investisseurs. Nos voisins sont un peu plus en avance sur cet aspect, mais je reste confiant en l’avenir de notre pays».
Londres et le FSA, un gage de fiabilité
MONTER une entreprise en temps de crise n’est pas ce qui est de plus facile. Afin de résoudre ce problème et offrir un gage de fiabilité et de qualité aux investisseurs, les partenaires de Youssef Lahlou ont décidé de créer Silk Invest à Londres pour obtenir l’autorisation du FSA (Financial Services Authority). Cette mention légale, obligatoire, permet de protéger les intérêts des consommateurs et d’éviter les escroqueries ou les erreurs potentielles des entrepreneurs. Les consommateurs peuvent être assurés qu’ils ont affaire à des entreprises où le traitement équitable des clients est au cœur de la culture d’entreprise.
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